Des travaux universitaires menés au sein du laboratoire « Gouvernance et développement insulaire (GDI) » de l’UPF ont permis d’aboutir à la décision de la Cour de Cassation
Ce 25 octobre 2018, soixante ans après son arrestation, Pouvanaa a Oopa, qui était alors député de la Polynésie française et vice-président du conseil de gouvernement, vient d’obtenir de la Cour de Cassation [soit la reconnaissance de son innocence, soit l’annulation de sa condamnation]. C’est une excellente nouvelle pour la mémoire de celui qui est considéré comme LE Metua, pour ses descendants et pour toute la Polynésie qui retrouve ainsi une page de son histoire débarrassée des séquelles d’une époque qu’on espère révolue.
Le laboratoire « Gouvernance et développement insulaire (GDI) » de l’UPF se réjouit d’autant plus que c’est en son sein (et en celui du laboratoire IRIDIP qui l’a précédé) que s’est élaboré le travail de recherche qui a permis d’aboutir à la décision de la Cour de Cassation. Il est du reste exceptionnel que la révision d’un procès criminel soit obtenue à la suite de travaux universitaires. En effet, la plaidoirie de l’avocate générale, le 5 juillet dernier, montrait clairement que celle-ci avait été sensible au remarquable travail accompli en 2004 par une étudiante en DEA, la magistrate Catherine Vannier. Cette dernière avait démontré que le procès de 1959 avait été entaché d’irrégularités (instruction uniquement à charge, interventions politiques…) tandis que le fonctionnement même de la justice de l’époque, à Papeete, ne répondait pas aux règles auxquelles un territoire français devait avoir droit. Ce mémoire de DEA, consultable à la bibliothèque de l’UPF, a été intégré dans les ouvrages que notre collègue et membre du laboratoire, Jean-Marc Regnault, a publiés sur Pouvanaa a Oopa. Depuis sa thèse soutenue en 1994, notre collègue, persuadé, au vu des documents disponibles, que le député avait été victime de la raison d’État, n’a eu de cesse, à l’occasion de ses recherches, de tenter d’avoir accès aux documents qui pourraient confirmer ses hypothèses. Ses recherches se sont accélérées lorsque le président de la République décida d’ouvrir les archives de l’État et que l’assemblée de la Polynésie française facilita l’accès à celles-ci.
En ce sens, notre laboratoire tient à souligner à quel point l’UPF s’intéresse à la Polynésie et contribue à son développement et à la connaissance de son histoire. Le GDI encourage tous les étudiants polynésiens à œuvrer dans cette voie.
Ainsi, pour parfaire cette collaboration, l’UPF et la Polynésie française viennent de signer une convention pour un programme de recherche portant sur la mémoire des essais nucléaires en collaboration de la Maison des Sciences de l’Homme du Pacifique.