Soutenance de thèse de Najwa EL HAÏTÉ sur le thème "Laïcité et République", lundi 14 mai à 14h, Amphithéâtre E.
- Département : Droit Économie Gestion
- Domaine : Droit public (Section CNU 02)
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Directeursde thèse :
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Composition du jury :
- Pr. Arnaud DE RAULIN, Professeur à l'UPF, Directeur adjoint du GDI, Directeur de thèse
- Dr. Emmanuelle GINDRE, Maître de conférences à l'UPF, Membre du GDI, Examinatrice
- Dr. Jean LE GLAON, Maître de conférences à l'Université Paris 8, Examinateur
- Pr. Lionel HONORÉ, Professeur en Sciences de gestion, Directeur du laboratoire GDI, Examinateur
- Pr. Michèle GUILLAUME-HOFNUNG, Professeur émérite des Facultés de droit, Rapporteur
- Dr. Fabien BOTTINI, Maître de conférences HDR, à l'Université du Havre, Rapporteur
Résumé de la thèse
Notre thèse porte sur un objet de recherche porteur d’images à fort contenu idéologique, émotionnel voire névralgique ; il renvoie à des questions et des problématiques importantes parfois heureuses ou malheureuses.
En partant de l’idée historique de la République, c’est avant tout le gouvernement des citoyens et en particulier, la République française qui répond à plusieurs éléments (unité, indivisibilité, laïcité, solidarité et décentralisation), notre problématique ou notre interrogation concerne justement la correspondance République-laïcité.
La compatibilité entre laïcité et République en France est le résultat d’un long processus historique ; un processus historique qui envisage une certaine conception des rapports entre la République et les phénomènes religieux. Après la loi du 9 décembre 1905 et le Préambule de la Constitution de 1946, la Constitution de 1958 reconnaît sans réserve la laïcité dans et de la République.
Les travaux de cette thèse centrés sur la laïcité et la République sont, au départ, un pari à haut risque. Ils sont, en effet, nécessairement pluridisciplinaires avec une dominante juridique.
Nous avons essayé au cours de notre recherche de ne pas lier la part d’approximation que comportent dans le langage courant les termes laïcité et République. Afin de surmonter ces contraintes approximatives, nous énonçons au préalable deux partis pris :
Tout d’abord, il y a une part de mythe dans la laïcité et la République. (Premier parti pris). Cependant si les mythes conduisent les hommes, la laïcité anime la République (Deuxième parti pris).
Dès lors, en nous interrogeant sur la correspondance entre laïcité et République, deux considérations sont retenues dans notre thèse : dans une première partie, notre propos est de considérer la laïcité comme un vecteur d’intégration des religions dans la République car il est impossible pour un État démocratique d’ignorer l’existence des cultes et, plus largement, le phénomène religieux. En demandant aux églises de ne pas intervenir dans les affaires publiques, l’on fait bien entendu écho à une liberté républicaine essentielle : la liberté de conscience.
La deuxième considération vise à mieux interpréter et à appliquer le principe de la laïcité dans la République. Dans cette optique, nous envisageons dans une seconde partie, la laïcité comme vecteur de socialisation juridique dans la République. Dans cette partie, nous voulons démontrer que les individus doivent apprendre à vivre dans une société laïque, « qu’il entre en société laïque » par familiarisation insensible et/ou par inculcation explicite avec un concept intégrateur l’habitus (l’école jouant un rôle majeur).
Dans cette optique, la laïcité, expression par excellence de la loi humaine à travers des processus de socialisation juridique permet dans une réalité sociale complexe de faire vivre en harmonie des individus et cela malgré leurs différences. Cette seconde partie met en valeur l’importance de la sécurisation juridique de la liberté de conscience comme fondement de la laïcité ce qui nous permet de nous interroger sur un certain nombre d’événements plus ou moins médiatisés qui en toile de fond, sans remettre en question le principe de la laïcité, renvoie à la question de la liberté des personnes et de leur protection car la laïcité est parfois menacée dans la vie courante. En ce sens, le processus de socialisation juridique est essentiel dans la fabrication de l’esprit laïc dans la République. Le processus de socialisation juridique est l’assimilation par l’individu de la règle juridique laïque impérative ou non afin de permettre à la République laïque d’être vécue par les individus dans leur vie de tous les jours. On demande aux citoyens de s’approprier les règles laïques dans une société réelle et non imaginaire en cela il existe une laïcité au quotidien.
Nous employons dans notre thèse le terme vecteur aussi bien dans la première que dans la seconde partie comme une procédure ou méthode de transmission d’information ou de messages. En cela, la laïcité est un vecteur au fond méthodologique nécessaire aux expressions religieuses et spirituelles.
Parcours universitaire
- Licence de droit (Rouen), Maîtrise de Droit des Affaires (Paris 1), DEA de Droit des Affaires (Paris 12)
- Master 2 d'Administration du Politique (Paris 1)
La soutenance
Lundi 14 mai 2018 à 14h, à l'amphithéâtre E de l'Université de la Polynésie française